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Regard sur Michel Macréau

Michel Macréau, « Châteaufort », 1963, huile sur drap, 185 x 130 cm

Châteaufort : un tableau plein de symboles de Michel Macréau

Comment aborder ce grand tableau de Michel Macréau, peint dans le squat d’un château abandonné, à Châteaufort, en Seine et Oise (S et O) ?

On y trouve tout le vocabulaire graphique de l’artiste, des personnages à la fois homme et femme, adulte et enfant, un chat drôle tellement il est féroce avec son corps de fauve, ses griffes d’aigle, son allure de sphinx au grand cœur, des scènes de village avec leur chapelle, les arbres sexués. L’un des deux adultes, comme le seigneur du château est hiératique, habillé à l’ancienne et soulève d’une flèche de sa main gauche une colonne ionique. Son partenaire chapeauté est muni d’une étrange main, presque une prothèse qui saigne d’un stigmate. Sa feuille de vigne est crochetée.

Les symboles se projettent les uns après les autres, une roue de la fortune déploie son antenne que jouxte une étrange fleur qui semble l’actionner. Elle répond à la mappemonde satellisée en diagonale d’une signature doublée d’une tête de mort humoristique.

Nous pourrions à l’infini, chacun d’entre nous, raconter une histoire. Mais d’où venaient toutes ces images? Lui-même n’en savait rien. Sans doute de son inconscient agité, le poignard est également un signe schizophrénique, mais aussi de sa lucidité. Les non dits des contes de fées occupent le devant de la scène.

Macréau laissait venir, sans contrôle, des formes qu’il qualifiait de poétiques, mais avec le souci instantané de bien les placer, avec des couleurs appropriées, dans la composition d’ensemble.

Châteaufort est une oeuvre clairvoyante qui n’impose pas un imaginaire ou une idée mais nous laisse la liberté nécessaire pour pouvoir dialoguer avec elle. Cette démarche anticipe les préoccupations de beaucoup d’artistes contemporains.

A.M.

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