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Regard sur Clara Fierfort

Clara Fierfort, « Incendies 1 », 2016, encre de Chine et gouache sur papier, 41 x 20,5 cm

Clara Fierfort revisite la Tour de Babel

«(Nemrod) peu à peu, transforme l’état de choses en une tyrannie. Il promet de défendre (les hommes) contre une seconde punition de Dieu qui veut inonder la terre: il construira une tour assez haute pour que les eaux ne puissent s’élever jusqu’à elle et il vengera même la mort de leurs pères. (…) ils se mirent à édifier la tour [c…); elle s’éleva plus vite qu’on eût supposé. » Antiquités juives, livre I 114-115 (chapitre IV 2-3)

« La série INCENDIES-Nemrod est une variation autour du motif de la tour de Babel. La tour que le roi chasseur Nemrod chercha à ériger jusqu’à atteindre le ciel s’est effondrée depuis longtemps et les hommes dans le chaos se sont dispersés. Seuls restent les chiens-jaunes, ces chiens errants, ensauvagés, qui restent quand la ville est désertée. Ils jouent avec les roues en feu qui tournent et nous rappellent que si les cycles se perpétuent, rien ne reste immobile. Et lentement, la fumée des pneus que l’on brûle monte dans le ciel. » Clara Fierfort.

Ce dessin issu de la série « Incendies » a été réalisé par la jeune artiste Clara Fierfort en 2016.

Des chiens sauvages tentent d’atteindre le ciel et d’échapper aux flammes terrestres et dévastatrices, rare élément coloré, sur une roue de voiture, tournant inlassablement, dont l’équilibre fragile rend presque impossible leur quête de l’infini.

Le sommet est symbolisé par un éclair, qui semble foudroyer chaque être qui approche de son but, le renvoyant ainsi à un éternel recommencement, symbolisé par cette roue, élément central de l’œuvre.

Clara Fierfort, va plus loin qu’une simple transposition du mythe de la tour de Babel : le dessin joyeux est bien délimité. Aucun élément n’est au dehors de sa structure, comme si le mythe de l’impossible ascension reliait celui de l’éternel recommencement.

La ligne incisive soutenue par quelques traits de couleurs vives contribue à façonner une forme de cyprès. Arbre stylisé par les persans dans le motif du Boteh, il symbolise la vie et le mystère de la régénération. La tour de Babel n’a pas encore dévoilé tous ses secrets.

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